• Sami Tahri, porte-parole officiel de l’Ugtt, annonce un possible accord à l’issue de la 3e rencontre de dialogue qui se tiendra aujourd’hui
• On s’achemine vers l’annulation de la circulaire n°20 ou la révision de certaines de ses dispositions
• Les syndicalistes brandissent toujours l’arme de la grève générale dans la fonction et le secteur publics en cas d’échec, aujourd’hui, des négociations
Aujourd’hui, vendredi 2 septembre, les salariés de la fonction et du secteur publics accueilleront, peut-être, à l’issue de la troisième rencontre de négociations gouvernement-Ugtt, la bonne nouvelle qu’ils attendent depuis des mois : l’augmentation de leurs salaires, ce qui signifierait automatiquement l’annulation de la grève générale qu’ils menacent d’observer, à une date pas encore déterminée, au cas où le gouvernement refuserait de satisfaire leurs revendications.
Sami Tahri, secrétaire général adjoint et porte-parole officiel de l’Ugtt, a, ainsi, répondu, hier, aux questions des journalistes qui lui demandaient si la deuxième rencontre gouvernement-Ugtt tenue, hier, a abouti aux résultats que les syndicalistes attendaient, en premier les augmentations salariales dans la fonction et le secteur publics.
Il a été clair, précis et tranchant en soulignant : «Les négociateurs au nom du gouvernement ont accepté le principe de l’augmentation des salaires dans le secteur et la fonction publics, mais sans préciser le taux de ces augmentations, les délais dans lesquels elles seront servies à leurs bénéficiaires. Demain (aujourd’hui vendredi 2 septembre) nous aurons à discuter des détails relatifs à la proposition du gouvernement. Au cas où nous parviendrions à un accord qui répond à ce que nous attendons, nous annoncerons les augmentations convenues.
Au cas contraire, l’Ugtt n’aura d’autre choix que d’activer les conclusions de la réunion de la commission administrative nationale, tenue le 23 mai dernier, réunion au cours de laquelle il a été confié au bureau exécutif de l’Ugtt la tâche de fixer la date de la grève générale qui a été décidée dans la fonction et le secteur publics».
Donc, les choses sont claires du côté de la place Mohamed-Ali, le rendez-vous des négociations qui se tiendra aujourd’hui avec le gouvernement sera décisif pour ce qui est des futurs rapports gouvernement-Ugtt.
Quant à la circulaire n° 20 sur les négociations sociales éditée par la présidence du gouvernement et obligeant les ministres et les PDG des entreprises publiques d’obtenir l’aval de la Cheffe du gouvernement afin de pouvoir dialoguer avec les syndicats de leurs départements ou entreprises, on ne sait pas encore si elle sera annulée purement et simplement, comme l’exigent les syndicalistes, ou si son contenu sera remodelé, comme le soulignent certaines sources gouvernementales.
Et même au niveau syndical, on observe que certains syndicalistes parlent «d’un accord sur la circulaire n° 20 dans le sens de son annulation», d’autres se contentent de préciser, à l’instar de Sami Tahri, que «le gouvernement publiera probablement un décret remplaçant le n°20 et offrant la possibilité de poursuivre les négociations entre les structures syndicales et les parties administratives».
A propos des autres points inscrits à l’ordre du jour des rencontres gouvernement-Ugtt qui ont démarré, lundi dernier, comme par exemple la revendication syndicale relative à l’annulation de la contribution de solidarité de 1% décidée en 2017, la réforme des entreprises publiques au cas par cas comme le veut l’Ugtt, l’application de l’accord du 6 février 2021 conclu à l’époque du gouvernement Mechichi avant l’avènement des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021, les parties syndicale et gouvernementale gardent un silence total.
Ainsi, on reste dans l’ignorance de savoir, à titre d’exemple, si les syndicalistes ont cautionné le programme des réformes proposé par le gouvernement au Fonds monétaire international (FMI) dans le but d’obtenir les quatre mille milliards tant attendus ou s’ils continuent toujours à exprimer leur soutien à ce programme tant que la centrale syndicale ouvrière ne serait pas associée à son élaboration.